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essentiel d’opérer dans une atmosphère dont la température ne soit pas au-dessous de zéro ; ainsi, dans un temps de gelée, il faudra renfermer la machine dans un appartement dont on aura soin d’échauffer l’intérieur ; il est encore nécessaire que la glace dont on fait usage ne soit pas au-dessous de zéro ; si elle était dans ce cas, il faudrait la piler, l’étendre par couches fort minces et la tenir ainsi pendant quelque temps dans un lieu dont la température soit au-dessus de zéro.

La glace intérieure retient toujours une petite quantité d’eau qui adhère à sa surface, et l’on pourrait croire que cette eau doit entrer dans le résultat de nos expériences ; mais il faut observer que, au commencement de chaque expérience, la glace est déjà imbibée de toute la quantité d’eau qu’elle peut ainsi retenir, en sorte que, si une petite partie de la glace fondue par le corps reste adhérente à la glace intérieure, la même quantité, à très peu près, d’eau primitivement adhérente à la surface de la glace, doit s’en détacher et couler dans le vase car la surface de la glace intérieure change extrêmement peu dans l’expérience.

Quelques précautions que nous ayons prises, il nous a été impossible d’empêcher l’air extérieur de pénétrer dans la capacité intérieure ; lorsque la température est de à l’air renfermé dans cette capacité est spécifiquement plus pesant que l’air extérieur ; il s’écoule par le tuyau et il est remplacé par l’air extérieur qui entre par la partie supérieure de la machine et qui dépose une partie de sa chaleur sur la glace intérieure ; il s’établit donc ainsi dans la machine un courant d’air d’autant plus rapide, que la température extérieure est plus considérable, ce qui fond continuellemeiit la glace intérieure ; on peut arrêter en grande partie l’effet de ce courant en fermant le robinet il ; mais il vaut beaucoup mieux n’opérer que lorsque la température extérieure ne surpasse pas ou car nous avons observé qu’alors la fonte de la glace intérieure, occasionnée par l’atmosphère, est insensible, en sorte que nous pouvons, à cette température, répondre de l’exactitude de nos expériences sur les chaleurs