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on place un tuyau recourbé en forme de serpentin, que l’on établisse dans ce tuyau un courant d’air d’une nature quelconque, et que, au moyen de deux thermomètres placés dans ce courant, l’un à son entrée et l’autre à sa sortie de l’intérieur de la sphère, on détermine le nombre de degrés dont l’air se refroidit dans son passage, on pourra refroidir ainsi une masse d’air considérable et déterminer avec précision sa chaleur spécifique. Le même procédé peut être employé pour avoir la quantité de chaleur qui se dégage dans la condensation des vapeurs des différents fluides.

On voit, par le détail dans lequel nous venons d’entrer, que la méthode précédente s’étend à tous les phénomènes dans lesquels il y a développement ou absorption de chaleur. On pourra toujours, dans ces différents cas, déterminer les quantités de chaleur qui se dégagent ou qui s’absorbent, et les rapporter à une unité commune, par exemple à la chaleur nécessaire pour élever une livre d’eau de zéro à ainsi l’on pourra connaître et comparer entre elles les quantités de chaleur que produisent les combinaisons de l’huile de vitriol avec l’eau, de celle-ci avec la chaux vive, de la chaux vive avec l’acide nitreux, etc. ; celles qui se dissipent dans les combustions du phosphore, du soufre, du charbon, du pyrophore, etc. ; dans la détonation du nitre, dans la respiration des animaux, etc., ce qui était impossible par les moyens jusqu’ici connus.

Nous n’avons considéré une sphère de glace que pour mieux faire entendre la méthode dont nous avons fait usage. Il serait très difficile de se procurer de semblables sphères, mais nous y avons suppléé au moyen de la machine suivante.

La fig. 1 de la Pl. I représente cette machine vue en perspective ; la fig. 3 représente sa coupe horizontale ; la coupe verticale, représentée dans la Pl. II fig. 1, découvre son intérieur. Sa capacité est divisée en trois parties ; pour nous mieux faire entendre, nous les distinguerons par les noms de capacité intérieure, capacité moyenne et capacité extérieure. La capacité intérieure (fig. 1 et 3, Pl. II) est formée d’un grillage de fil de fer soutenu par quelques montants du même métal ;