Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 10.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans ces suppositions, le degré de chaleur perdu par l’eau aura élevé la température du mercure de 33^\circ, d’où il suit que, pour élever le mercure à une température donnée, il ne faut que la trente-troisième partie de la chaleur nécessaire pour élever l’eau à la même température, ce qui revient à dire que la chaleur spécifique du mercure est trente-trois fois moindre que celle de l’eau.

On peut de là tirer une règle générale et fort simple pour déterminer, par la voie des mélanges, la chaleur spécifique des corps ; car, si l’on nomme la masse du corps le plus échauffé, exprimée en parties de la livre prise pour unité ; le degré du thermomètre qui indique sa température ; la chaleur nécessaire pour élever d’un degré la température d’une livre de cette substance ; si l’on désigne par les mêmes quantités, relativement au corps le moins échauffé ; et qu’enfin l’on nomme le degré du thermomètre qui indique la température du mélange lorsqu’elle est parvenue à l’uniformité, il est visible que la chaleur perdue par le corps est en raison de sa masse et du nombre de degrés dont sa température a été diminuée, multiplié par la quantité de chaleur qui peut élever d’un degré la température d’une livre de cette substance ; on aura donc pour l’expression de cette quantité de chaleur perdue.

Par la même raison, la quantité de chaleur acquise par le corps est, en raison de sa masse et du nombre de degrés dont sa température a été augmentée, multiplié par la quantité ce qui donne pour l’expression de cette quantité de chaleur. Mais, puisque l’on suppose que, après le mélange, la quantité de chaleur est la même qu’auparavant, il faut égaler la chaleur perdue par le corps à la chaleur acquise par le corps d’où l’on tire

cette équation ne fait connaître ni ni mais elle donne pour leur rapport