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PREMIÈRE PARTIE. — LIVRE I.

CHAPITRE IV.

DE L ÉQUILIBRE DES FLUIDES.




17. Pour avoir les lois de l’équilibre et du mouvement de chacune des molécules fluides, il faudrait connaître leur figure, ce qui est impossible ; mais nous n’avons besoin de déterminer ces lois que pour les fluides considérés en masse, et alors la connaissance des figures de leurs molécules devient inutile. Quelles que soient ces figures et les dispositions qui en résultent dans les molécules intégrantes, tous les fluides pris en masse doivent offrir les mêmes phénomènes dans leur équilibre et dans leurs mouvements, en sorte que l’observation de ces phénomènes ne peut rien nous apprendre sur la configuration des molécules fluides. Ces phénomènes généraux sont fondés sur la mobilité parfaite de ces molécules, qui peuvent ainsi céder au plus léger effort. Cette mobilité est la propriété caractéristique des fluides ; elle les distingue des corps solides et sert à les définir. Il en résulte que, pour l’équilibre d’une masse fluide, chaque molécule doit être en équilibre en vertu des forces qui la sollicitent et des pressions qu’elle éprouve de la part des molécules environnantes. Développons les équations qui résultent de cette propriété.

Pour cela, considérons un système de molécules fluides formant un parallélépipède rectangle infiniment petit. Soient les trois coordonnées rectangles de l’angle de ce parallélépipède le plus voisin de l’origine des coordonnées. Soient les trois dimensions de ce parallélépipède ; nommons la moyenne de toutes les pressions qu’é-