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molécule très-voisine de la surface, l’équation (L) doit évidemment coïncider avec l’équation (M) ; on a donc et par conséquent

la valeur de dans le second membre de cette équation étant relative à la surface de la mer. Nous verrons, dans la théorie du flux et du reflux de la mer, que cette valeur est à très-peu près la même pour toutes les molécules situées sur le même rayon terrestre, depuis la surface du solide que la mer recouvre jusqu’à la surface de la mer ; on a donc, relativement à toutes ces molécules,

ce qui donne égal à plus une fonction indépendante de et Or, à la surface du niveau de la mer, la valeur de est égale à la pression de la petite colonne d’eau qui s’élève au-dessus de cette surface, et cette pression est égale à  ; on a donc, dans tout l’intérieur de la masse fluide, depuis la surface du sphéroïde que la mer recouvre jusqu’à la surface du niveau de la mer,  ; ainsi un point quelconque de la surface du sphéroïde recouvert par la mer est plus pressé que dans l’état d’équilibre, de tout le poids de la petite colonne d’eau comprise entre la surface de la mer et la surface du niveau. Cet excès de pression devient négatif dans les points où la surface de la mer s’abaisse au-dessous de la surface du niveau.

Il suit de ce que nous venons de voir que, si l’on n’a égard qu’aux variations de et de l’équation (L) se change dans l’équation (M) pour toutes les molécules intérieures de la masse fluide. Les valeurs de et de relatives à toutes les molécules de la mer situées sur le même rayon terrestre, sont donc déterminées par les mêmes équations différentielles ; ainsi, en supposant, comme nous le ferons dans la théorie du flux et du reflux de la mer, qu’à l’origine du mouvement les valeurs de ont été les mêmes pour toutes les molécules si-