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aux archives départementales de la Haute-Garonne, on peut suivre la formation progressive de la bibliothèque publique de la ville de Toulouse, depuis le décret de pluviôse an ii.

On s’efforça d’abord de préserver les bibliothèques des maisons religieuses, d’arrêter les spoliations et les pertes nombreuses qui s’étaient déjà produites. On forma, sous l’active direction du bibliothécaire Castilhon, trois dépôts de livres : aux Carmes, aux Augustins, au Collège national ; on y enferma plus de deux cent mille volumes, auxquels furent ajoutés les livres appartenant aux émigrés, condamnés et autres personnages.

Le dépouillement entrepris fournit un grand nombre de livres de théologie (les deux tiers d’après Castilhon), dont les éditions étaient souvent répétées. Il y avait peu de littérature et d’histoire, peu de droit, presque point d’histoire naturelle ou d’ouvrages relatifs aux arts. On semblait craindre que le coût du dépouillement et du recensement n’excédât la valeur des objets. Il est évident que, avant l’évacuation des couvents, on avait eu le soin de faire un choix dans les bibliothèques, et de n’y laisser que les ouvrages médiocres. Voici, d’après une lettre de Castilhon, datée de l’an iv, un état de la contenance de diverses bibliothèques :

Bénédictins, 10 352 volumes ; Chartreux, 3 568 volumes ; Récollets, 2 870 volumes ; Petits Cordeliers, 1 094 volumes ; Doctrinaires, 13 710 volumes ; Minimes, 13 460 volumes ; Grands Cordeliers, 18 576 volumes.

Les dépôts contenaient bien d’autres collections d’une importance numérique moindre, mais formant un total con-