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était longue, les heures ayant été réglées de huit heures et demie du matin à midi et de deux heures et demie à cinq heures.

Castilhon s’était réservé le dépouillement et le classement des manuscrits, besogne ingrate et très pénible. Il avait cherché à se procurer un aide. Un homme de loi, ayant l’habitude de lire les écritures anciennes, demanda 24 livres pour cinq heures de travail par jour (an IV). Parmi les manuscrits se trouvait un magnifique livre d’Heures, — Heures de Charlemagne — sur vélin pourpre, qui avait appartenu au trésor de Saint-Sernin, et que Castilhon qualifiait : « le plus remarquable qu’il y eût en France. » On sait que ce manuscrit se trouve actuellement à la bibliothèque nationale[1]

  1. Le manuscrit connu sous le nom de Heures de Charlemagne avait appartenu à l’Abbaye de Saint-Sernin. Pendant la Révolution, il fut déposé à la Bibliothèque publique de Toulouse, où il resta jusqu’en 1811. Le 26 avril de cette année, le Maire écrivait au bibliothécaire la lettre suivante :

    « Je vous prie, Monsieur, de m’envoyer par le porteur de la présente un livre assez curieux dont j’ai entendu parler, Les Heures de Charlemagne, mais que je serais charmé de voir par mes propres yeux. La présente vous servira de décharge jusqu’à ce que je vous le renvoie.

    « Signé : Bellegarde. »

    L’Administration, d’accord avec le Conseil municipal, décida d’offrir ce manuscrit à Napoléon er, Le cadeau fut accepté, et le manuscrit passa successivement de la bibliothèque particulière de l’empereur, dans la Bibliothèque royale, puis au Musée des Souverains, à la