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On voit que le fer ne se comporte pas de la même façon dans le foie et dans la rate. Pour la rate, il y a une proportion croissante régulièrement ordonnée ; le premier chiffre est à peu près à la limite supérieure de ce qu’on observe à l’état normal. Pour le foie, les trois premiers chiffres disposés sans ordre rentrent dans la série normale, bien que leur moyenne soit plus élevée que la moyenne normale. Le quatrième et le cinquième en sortent complètement et montent tout de suite à des valeurs relativement considérables, qui ne sont pas beaucoup dépassées par le sixième. C’est-à-dire que, lorsqu’il y a peu de sang injecté, l’augmentation du fer porte seulement sur la rate et ce n’est qu’à partir d’une certaine limite que la teneur en fer du foie est influencée. L’augmentation coïncide pour l’un et l’autre organe avec la présence de la rubigine (60 et 64). J’ai examiné en même temps la moelle des os (fémur, humérus, radius, côtes), et dans tous les cas j’y ai trouvé de la rubigine et de plus en plus abondante avec l’augmentation du poids de sang injecté ; c’est-à-dire que la moelle des os se comporte exactement comme la rate ; mais une détermination quantitative totale pour la moelle des os est impossible ; toute détermination quantitative partielle serait illusoire ; et, par suite, si la teneur en fer dans le foie et la rate reste intéressante, le calcul de la quantité contenue dans ces organes serait sans signification, puisqu’il y a partage suivant une proportion inconnue.

Localisation du pigment au point de vue histologique.

Les examens histologiques faits avec Auscher nous ont montré, dans ces divers cas. une localisation identique du pigment, dont l’abondance seule est variable. Dans la rate, les grains pigmentaires isolés ou plus souvent agglomérés en amas mûriformes, se trouvent dans les cordons de la pulpe splénique ; il n’en existe pas dans les travées fibreuses, ni dans l’épaisseur de la capsule ; le pigment s’arrête et même s’accumule à la limite de ces formations. Les corpuscules de Malpighi ne contiennent pas non plus de rubigine, ou seulement quelques grains isolés. Jamais nous n’avons vu nettement de rubigine dans la lumière des canaux sanguins de la pulpe ; c’est entre les fibrilles des cordons de la pulpe qu’on rencontre les grains : ceux-ci paraissent libres, c’est-à-dire qu’ils ne forment pas d’enclave dans quelqu’une des cellules de la rate. (Il ne faut pas oublier que le pigment date au moins de deux mois.) Dans le foie, les grains sont également soit isolés, soit réunis en petits amas comme les grains d’une grappe. Leur répartition topographique est uniforme, sans prédominance dans tel ou tel des systèmes suivant lesquels s’ordonnent ordinairement les lésions du foie. Dans l’intérieur des lobules, on ne trouve aucun grain inclus dans les cellules