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Pathogénie de la rubigine et des accumulations de fer.

Variations quantitatives du fer organique sous l’influence des toxines microbiennes (avec Charrin et Guillemonat). Société de Biologie, 27 juin 1896. Observations et expériences, p. 93 et 108.

Avec Charrin et Guillemonat, à deux lapins, nous avons injecté de la tuberculine ; à deux autres, de la toxine diphtérique. Nous avons, en outre, à deux autres, injecté du sérum antidiphtérique de l’Institut Pasteur. Les injections sous-cutanées étaient faites chaque jour. Au bout de cinq semaines, tous les animaux étaient très malades, amaigris et affaiblis, la plupart présentaient des abcès sous-cutanés. Deux furent sacrifiés à ce moment, un sujet ayant reçu de la tuberculine et un autre ayant reçu de la toxine diphtérique. On cessa les injections aux sujets restants, pendant une semaine ; leur état général s’améliora sensiblement. On reprit les injections ; le sujet à la toxine diphtérique mourut dans les vingt-quatre heures qui suivirent la reprise des injections ; les trois survivants furent sacrifiés au bout de huit jours ; ils étaient de nouveau très malades et semblaient sur le point de périr. Les dosages de fer ont été exécutés sur le foie préalablement débarrassé de son sang ; la rate a été analysée avec le sang qu’elle contenait ; les résultats sont consignés dans le tableau suivant :

  • Tuberculine
  • Toxine diphtérique
  • Sérum antidiphtérique
  • SEXE SANG FOIE RATE
  • Fer p. 1000
  • Poids en grammes
  • Fer p. 1000
  • Poids en grammes
  • Fer p. 1000
  • DUREE de l’expérience
  • M 0,27 158 0,05 1,23 0,33
  • M 0,25 127 0,065 0,99 0,34
  • F 0,25 126 0,045 0,87 1,17
  • M idem 102 0,04 2,56 0,65
  • F idem 72 0,095 0,74 0,40
  • F 0,22 121 0,095 3,11 1,54
  • 5 semaines.
  • 7 semaines.
  • 5 semaines.
  • 6 semaines.
  • 7 semaines.
  • 7 semaines.

Chez les quatre sujets où le fer du sang a été dosé, il y a diminution considérable et constante, quel que soit le produit injecté. On peut admettre comme moyenne normale, chez le lapin, 0,40, d’après les dosages assez nombreux que j’ai faits ; la diminution du fer du sang est donc d’un tiers à deux cinquièmes, par conséquent considérable. Voyons comment cette déglobulisation a retenti sur le fer du foie et de la rate. Chez le lapin, la moyenne normale est d’environ 0,04 dans les conditions où nous avons ces animaux dans les laboratoires. Pour la toxine diphtérique,