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part, les données expérimentales sont généralement le poids du corps et le diamètre oculaire; il est donc préférable d'établir la relation directement entre ces données. On trouve alors que les diamètres oculaires sont entre eux sensiblement comme les racines huitièmes des poids corporels. Cette relation, essayée sur tous les chiffres que j'ai pu me procurer, m'a paru convenable au moins comme première approximation.

J'ai appelé coefficient oculaire d'un animal le quotient de son diamètre oculaire moyen (en millimètres) par la racine huitième de son poids corporel (en grammes). Ceci, pour comparer des espèces; dans l'intérieur d'une espèce, ainsi que je l'ai reconnu chez le chien, il faut prendre, comme pour l'encéphale, un exposant de relation deux fois plus petit. Si maintenant l'on compare ce coefficient oculaire au coefficient céphalique (quotient du poids encéphalique par la puissance 0,56 du poids corporel), voici quelques exemples chez les mammifères (tous les chiffres, sauf ceux de l'homme, d'après mes déterminations personnelles):

  • Poids du corps (grammes)
  • Poids de l'encéphale (grammes)
  • Diamètre oculaire
  • Coefficient de céphalisation 10^2
  • Coefficient oculaire
  • Musaraigne: 8,8; 0,17; 1,0; 5; 0,8;
  • Rat: 370; 2,30; 5,5; 8; 2,6;
  • Gerboise: 295; 2,56; 10; 11; 4,9;
  • Marmotte: 3000; 12,0; 16; 13; 5,9;
  • Lapin de garenne: 1460; 10,5; 17; 19; 6,9;
  • Chat: 3000; 29; 20; 33; 7,4;
  • Panthère: 40000; 133; 28; 35; 7,5;
  • Renard: 5500; 47; 19; 38; 6,5;
  • Chien (moyen): 17000; 87; 22; 37; 6,5;
  • Chameau: 625000; 650; 43; 38; 8,1;
  • Gazelle: 68000; 216; 40; 43; 10;
  • Cheval: 368000; 532; 50; 41; 10;
  • Homme: 66000; 1360; 23;273; 5,7.

La famille des rongeurs est particulièrement significative; dans ce groupe, en effet, le coefficient céphalique présente de grandes divergences que E. Dubois a signalées comme une énigme. Pour les espèces citées ici, on voit que ces divergences suivent presque exactement les différences dans les dimensions relatives de l'œil. Le coefficient céphalique extrêmement bas des insectivores coïncide avec un extrêmement petit coefficient oculaire. Inversement, au grand œil des herbivores, nettement