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facile de voir que les hémisphères croissent avec ce poids plus vite que l'ensemble, et les lobes optiques beaucoup moins vite. C'est-à-dire que l'expression E = K*(P^(0,56)) paraît devoir être décomposée en une somme E = a*(P^x) + b*(P^y) + c*(P^z) ou en une autre somme de fonctions propres à chacun des organes encéphaliques. On conçoit que de cette façon, on puisse constituer une relation globale empiriquement exprimable par cette puissance bizarre 0,56. Le fait suivant doit être pris en sérieuse considération.


  • Variation de la composition chimique du cerveau avec la taille et le degré d'évolution.
  • Note à la Société de Biologie, 30 juillet 1898. En outre, Thèse de Ch. Dhéré: Recherches sur la variation des centres nerveux en fonction de la taille, Faculté de Médecine de Paris, 1898; et Thèse de Pierre Girard : Facteurs dont dépendent la masse, la forme et la composition chimique quantitative de l'encéphale chez les oiseaux, Faculté des Sciences de Paris, 1908.

On avait déjà indiqué, d'une façon théorique, que la valeur fonctionnelle d'un cerveau ne doit pas croître proportionnellement à sa masse, puisque la longueur des conducteurs augmente nécessairement avec les dimensions de l'organe. J'ai eu l'idée de doser, dans des cerveaux de grandeurs différentes, l'extrait éthéré, c'est-à-dire, grosso modo, la myéline qui recouvre les conducteurs. J'ai obtenu les proportions suivantes en p. 100 du poids sec.

  • Chien: 40
  • Mouton: 38
  • Bœuf: 47
  • Homme: 45

En comparant le mouton au bœuf, on trouve une augmentation de myéline, conformément aux raisonnements géométriques que j'ai rappelés. Mais en passant de l'encéphale d'un bœuf (poids, 425 grammes) à l'encéphale d'un homme (poids, 1.450 grammes), au lieu d'une augmentation progressive, il y a, au contraire, une diminution des substances solubles dans l'éther. L'examen anatomique des deux organes montre, en effet, que chez l'homme la substance blanche, laciniée par des replis plus profonds de l'écorce, ne s'accroit pas suivant une loi de similitude géométrique par rapport au cerveau du bœuf. La proportion de centres et de conducteurs (ou de substance grise et de substance blanche) dans un cerveau donné dépend à la fois de la grandeur et du degré d'évolution de l'organe. M. Dhéré appliquant la même recherche aux chiens de tailles diverses a trouvé une