Page:Lapicque - Notice sur les titres et les travaux scientifiques, 1908.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée

Du côté opposé, c'est-à-dire au Sud-Ouest, se trouve un autre pays dravidien, le Malabar. De ce côté, dans les collines boisées qui forment le dernier gradin au revers des monts d'Anémalé, vivent, sur des défrichements sommaires, de petites tribus, non divisées en castes, et extérieures au système social de la plaine. Ce sont les Malayer (ou Malarayas); leur physique est assez semblable à celui des Malasser ou des Kader, dont ils sont le pendant, c'est-à-dire qu'au milieu du mélange ordinaire de types, on distingue certains individus très négritiques. Dans la plaine, le pays malabar offre une société restée plus archaïque, où les vieilles formes dravidiennes sont plus faciles à saisir, que du côté tamoul. On trouve là une caste nombreuse de serfs attachés à la glèbe, qu'on appelle Poulayer ou Cheroumas; ils me paraissent représenter l'état primitif des Parias tamouls. La terre et les Poulayer appartiennent en général aux Nayer, qui sont historiquement connus comme une noblesse, une classe dominante de propriétaires fonciers portant l'épée, mais sont acceptés dans la religion brahmanique seulement au titre de Sudras. A la lisière même de la forêt, les Oullader sont des tribus de jungle passant à l'état servile. Enfin les Ijawer sont des ouvriers agricoles, libres, mais impurs pour les Brahmanes. Au point de vue physique, les Ijawer, les Poulayer, à part la petite taille de ces derniers, n'ont rien qui les caractérise dans la masse des Dravidiens. Les Nayer sont souvent mulâtres, mais quelques-uns d'entre eux peuvent se comparer, comme traits, aux plus beaux types de l'Europe; leurs habitudes marquent une certaine crainte du grand soleil.

Voici les moyennes que j'ai recueillies sur les populations du Malabar:

  • Indice nasal
  • Indice céphalique
  • Taille
  • 16 Malayer: 81; 76,8; 133;
  • 12 Oullader: 80; 76; 156;
  • 50 Poulayer: 77; 74,5; 155;
  • 31 Ijawer: 73; 73,3; 159;
  • 14 Nayer: 75; 73,2; 163.

Comme du côté tamoul, les tribus et castes, rangées dans un ordre à la fois géographique et social, présentent une variation systématique des moyennes. L'indice nasal va en s'abaissant des montagnards aux hommes libres de la plaine (1), les serfs tenant le milieu; l'indice céphalique a une variation plus régulière encore, mais, cette fois, la dolichocéphalie augmente à mesure qu'on s'éloigne du type négroïde. On voit ainsi les populations platyrhiniennes, libres ou serves, en contact