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Excitabilité pour les courants progressifs

  • 1908. Orthorhéonome à volant. Excitabilité des nerfs différents pour des ondes lentes ou rapides, Société de Biologie, janvier. Excitation par double condensateur, Société de Biologie, 29 février. Excitation par double condensateur, influence de la température et de la vitesse propre du nerf (avec Marcelle Lapicque), Société de Biologie, 4 avril.

Le deuxième fait fondamental de l’excitation, (du Bois-Reymond), c’est que le nerf est inexcitable pour un courant électrique qui s’établit lentement. Si l’établissement est assez rapide, mais pas instantané, on constate une excitabilité relative, c’est-à-dire que pour provoquer un même effet physiologique, il faut atteindre une intensité beaucoup plus considérable que dans le cas d’une fermeture brusque. Von Kries, puis Grützner ont étudié quantitativement des faits de ce genre ; il n’en est pas sorti de conclusion nette, faute seulement d’une définition suffisante de l’excitabilité. En interprétant les travaux de ces auteurs, je suis arrivé à concevoir que l’inexcitabilité relative aux courants progressifs est fonction du coefficient chronologique défini par l’excitabilité aux courants constants de durée variable. J’ai refait des expériences systématiques par deux dispositifs différents.

Orthorhéonome.

Le principe de l’appareil est bien connu : une pointe de zinc se déplace à vitesse constante le long d’une gouttière remplie d’une solution de sulfate de zinc et parcourue par un courant électrique. Pour avoir des vitesses très différentes et bien réglées, j’ai fait construire un modèle spécial à volant, qui entraîne le point mobile quand il a atteint la vitesse voulue. J’ai disposé les bornes amenant le courant à la gouttière de telle sorte que la variation du courant monte linéairement, puis redescende aussitôt suivant la même pente (onde isocèle). Comme le faisait prévoir mon interprétation des travaux antérieurs, la comparaison de la grenouille au crapaud (gastrocnémien excité par le sciatique, sur électrodes impolarisables) montre que chez les deux animaux un courant commençant graduellement est moins efficace qu’un courant commençant brusquement, mais cette diminution d’efficacité est moindre chez le crapaud que chez la grenouille (Rana esculenta).