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plus basse que les autres sujets, ce qui exagère sensiblement l’écart sans changer l’ordre) :

  • Gastrocnémien de Rana esculenta 0,3
  • — de R. fusca 0,7
  • — de Bufo vulgaris 0,9
  • Droit de l’abdomen, R. esculenta 1,3
  • Muscles longitudinaux du pied. Helix pomatia 4,8
  • Muscle ventriculaire, Testudo græca 8,2
  • Muscle adducteur de la pince, Carcinus moenas 30
  • Muscles longitudinaux du manteau, Aplysia punctata 80

L'ordre de ces durées est l’ordre des durées de contraction. La durée caractéristique la plus courte est à la plus longue environ comme 1 est à 300.

On avait beaucoup cherché la caractéristique de l’excitation, mais la question était mal posée, tant qu’on croyait à l’action exclusive de la période variable du courant. M. A . Waller était arrivé à une notion très proche de la vérité, en établissant une relation entre la durée de la décharge de condensateur dépensant le minimum d’énergie et une certaine inertie du tissu à exciter ; il prenait comme image la relation entre le roulis d’un navire et le rythme de la houle. En réalité, l’énergie n’entre pas en ligne de compte dans l’excitation physiologique, et sur les tissus lents, il arrive que le minimum d’énergie n’existe pas, en raison de l’inflexion de la courbe que j’ai signalée. M. Cluzet, après moi, dans sa thèse de la Faculté des sciences de Paris (1903), a développé théoriquement la signification physique des paramètres de la formule empirique de Hoorweg-Weiss ; considérant cette formule comme exacte, et non comme approchée, il en a tiré des déductions que j’ai expérimentalement démontrées inexactes. J’ai aussi réfuté l’opinion de M. Zanietowski (de Prague) qui interprétait comme une résistance spécifique le paramètre d’excitation propre à un nerf ou muscle donné.

Application.

Les valeurs ci-dessus s’entendent pour l’excitation liminaire ; s’il s’agit d’obtenir une contraction plus forte, j’ai vu qu’on trouverait des durées plus longues, peut-être dix fois plus longues s’il s’agit de la secousse maximale. Les appareils d’induction usités en physiologie donnent une onde d’ouverture dont la durée est voisine de 1 millième de seconde. On voit donc que cette excitation est trop brève, sauf pour le gastrocnémien de grenouille. Ainsi se trouve justifiée l’hypothèse dont j’étais parti, à savoir que cette excitation est mal adaptée à l’excitabilité des muscles lents. Sur les invertébrés, j’en ai obtenu des exemples assez frappants.