Page:Lapicque - Notice sur les titres et les travaux scientifiques, 1908.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

approximation, raisonner dans l’un et l’autre cas avec cette formule linéaire, facile à calculer et à représenter graphiquement.

Dans certains cas, pour les durées courtes sur les tissus lents, l’écart entre l’expérience et la formule devient important ; on a une courbe nettement concave vers l’axe des durées ; en opérant avec la formule linéaire sur deux points de cette courbe, on aurait une sécante inclinée plus ou moins fortement sur la partie sensiblement rectiligne présentée par l’expérience sur les durées plus longues. Je me suis servi d’une formule empirique, que je ne défendrais pas au point de vue mathématique, ni pour sa signification physique, mais qui m’a suffi numériquement ; au lieu de Q = a + b*t, j’écris Q = alpha + beta*t — gamma*V (alpha, beta, gamma, trois constantes) ; et pour la commodité du calcul, je fais la résistance, maintenue constante, égale à 1.

Raisonnant sur la forme la plus simple et la plus directement expérimentale, i*t = a + b*t, on trouve facilement que l’énergie dépensée passe par un minimum pour t = a/b, a est une quantité, b une intensité ; le rapport a/b est donc bien un temps. Ce rapport des paramètres de la formule empirique constitue un important paramètre physiologique, que j’ai le premier fait ressortir en 1903 et sur lequel j’ai insisté à diverses reprises.

Valeurs numériques expérimentales.

Exprimé en centièmes de microfarad (R = 25.000) cette durée caractéristique présente pour trois muscles de la grenouille verte à 16 degrés les valeurs suivantes (moyennes d’expériences peu divergentes) :

  • Triceps crural: 4
  • Gastrocnémien: 6
  • Droit de l’abdomen: 11

Ces durées classent les muscles dans le même ordre que leurs durées de contraction. En étendant mes recherches aux invertébrés, j’ai trouvé, comme je le prévoyais, avec une gamme de durées de contraction plus étendue, une gamme de durées d’excitation plus étendue. Exprimé en millièmes de seconde, le rapport a/b présente les valeurs suivantes pour les muscles suivants (les invertébrés marins à une température