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secousse ne mesure pas le degré de contractilité du muscle ; comparée au raccourcissement dans le tétanos, la secousse d’un muscle rapide (gastrocnémien de R. esculenta) atteint un raccourcissement presque égal, tandis qu’un muscle lent (droit antérieur de l’abdomen) en atteint à peine le cinquième. Si l’on excite le muscle au moyen des chocs d’induction produits par trois fermetures et ouvertures de courant se succédant à un centième de seconde, on obtient une courbe qui a encore la forme d’une secousse simple. Si on compare sa hauteur à celle de la secousse donnée par une seule excitation maximale, on remarque qu’elle est à peine augmentée pour le muscle rapide et plus que triplée pour le muscle lent. J’ai été ainsi conduit à me demander ce que signifie la secousse dite maximale, si elle représente, quant à sa hauteur du moins, une conséquence directe des propriétés physiologiques des muscles, ou bien si cette hauteur n’est pas l’effet d’une relation entre ces propriétés et la forme de l’excitation. Quand on rapproche, en effet, les deux bobines d’un chariot d’induction pour faire croître l’excitation, on fait croître seulement l’intensité d’une onde extrêmement brève (choc d’ouverture). En excitant les muscles lents par l'onde de fermeture qui est plus étalée, j’ai vérifié le fait constaté par Grützner et ses élèves, que le gastrocnémien de crapaud donne une secousse maximale plus haute que par le choc d’ouverture, plus intense. L’influence de la durée de l’excitation est ici évidente. D’ailleurs, un sait depuis longtemps qu’un muscle lisse se contracte par le passage d’un courant de pile même faible, tandis qu’il reste insensible à un choc d’induction très violent. Il faut donc, avant d’étudier la contractilité, étudier l'excitabilité, et se servir d’une excitation adéquate à chaque muscle ; la bobine de Bois-Reymond a été, d’une façon purement empirique, accordée pour l’excitabilité du muscle type, le gastrocnémien de la grenouille verte. C’est alors que Je suis passé à l’étude de l’excitation par les condensateurs et par les passages de courant constant.

Expression empirique de la vitesse d’excitabilité.

Pour les condensateurs, la formule de Hoorweg qui donne la relation entre la capacité C et la résistance R employées, et, d’autre part, le voltage V nécessaire, peut s’écrire V*C = a + b*R*C (a et b, constantes). Elle est seulement approchée, comme je l’ai montré. Pour les passages de courant constant, Weiss est arrivé d’une façon indépendante à la formule V*t/R = a + b*t (t, durée du passage, les autres lettres comme ci-dessus) ; cette formule est, je l’ai également montré, approchée comme la précédente, avec un écart du même sens. R*C est homologue à un temps ; les deux formules reviennent donc à une seule, exprimant en fonction de la durée de l’excitation la quantité d’électricité nécessaire ; leur degré d’approximation ne permet pas de discuter utilement sur elles, comme je l'ai encore montré, le temps réel de l’excitation par la décharge de condensateur. On peut donc, en première