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s’établissent les courants précédents. On peut donc avoir à faire à un phénomène sans rapport avec la décroissance logarithmique de l'onde. Justement l’année suivante, L. Hermann exprimait l’opinion que la partie utile des décharges de condensateurs est limitée à une durée fixe, indépendante de la capacité ; et ses calculs lui faisaient trouver pour cette durée une valeur généralement comprise entre deux et trois millièmes de seconde. La question était donc à reprendre ; c’est ce que je fis en 1907.

Dispositif. — Soient (figure 7) aa’, bb’ les deux fils du rhéotome balistique, coupés par la balle dans le sens indiqué par la flèche ; en P, la force électromotrice ; en R, une résistance de l’ordre de 10^(4) ; aa’ fait court-circuit ; le circuit d’excitation passe par bb’, par le galvanomètre G, va aux électrodes en E ; la résistance considérable constituée par le nerf, résistance additionnelle, en tout environ 200.000 ohms, est shuntée par une résistance R’ de l’ordre de 10^(4) ; en e et en g peuvent, d’ailleurs, être fermés des courts-circuits mettant E et G hors de cause. Le pôle de la pile relié à R est relié aussi, par une communication de résistance négligeable, à l’une des armatures du condensateur G. L’extrémité du circuit d’excitation, après E et R’, peut être mise en communication directe soit en p avec le second pôle de la pile, soit en c avec la seconde armature du condensateur. La communication étant établie avec p, le dispositif est exactement celui de Weiss. La communication étant établie en c, on pourra faire passer une portion de décharge du condensateur exactement dans les mêmes conditions de direction, de circuit, de fermeture et d’ouverture que l'onde rectangulaire précédente. On ferme g et e, on place les fils aa’ et bb’ ; le condensateur se charge au potentiel P sans ébranler le galvanomètre ni exciter le nerf : on ouvre g et e, on coupe aa’ ; le condensateur se décharge par le circuit R’GR ; et la décharge est interrompue net par la rupture de bb’. Le nerf est excité en dérivation ; la résistance de E étant grande par rapport à R, il faut des intensités assez fortes ; on peut faire au galvanomètre balistique directement la lecture des quantités qui ont passé par le circuit total ; d’autre part, la résistance qui entre en ligne de compte pour la durée de la décharge du condensateur pouvant ainsi n’être que de quelques dizaines de mille ohms, on obtient des durées assez courtes sans être obligé de recourir à des capacités minimes. Pour une capacité donnée, je cherche d’abord le voltage liminaire, en coupant seulement le premier circuit par une balle ; le second circuit restant intact, la décharge passe tout entière. Ensuite je coupe les deux fils par une même balle, d’abord à une distance relativement grande, puis je diminue la distance jusqu’à ce que la secousse minimale disparaisse.

Expérience. — L’expérience est nette ; pour un centimètre de l’appareil