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Nous nous sommes assurés qu’il s’agit là d’un accident dû à la vibration du mercure servant à la fermeture du circuit. Il est facile, par l’imagination, de rétablir la courbe régulière à travers ces accidents, qui reviennent à des interruptions.

J’ai profité de l’occasion pour vérifier diverses ondes dans les conditions de l’excitation et en obtenir une image directe. La figure 2 montre (même échelle sensiblement que la figure précédente) la polarisation des électrodes de platine (fil de 0,5 mm) enfoncées dans un muscle. FEM, 4 volts. Pour les ondes d’induction données par l’appareil de Du Bois-Reymond, l’oscillogramme est éminemment suggestif, assez différent d’ailleurs de la courbe classique établie théoriquement. M . Weiss en avait déjà publié des oscillogrammes ressemblant à ceux-ci. Dans les figures de Weiss comme dans les miennes, j'ai trouvé l’occasion d’une remarque nouvelle qui doit être prise en considération dans certaines expériences de physiologie : la courbe, de l'onde de fermeture n'est pas, en général, revenue au 0 quand se produit l'ouverture. Ce fait, déjà visible sur la figure 3, devient très apparent sur les oscillogrammes où l’onde est plus élevée (figure 4). Cela veut dire que le courant n’a pas encore atteint son intensité définitive dans la bobine primaire au moment où il est interrompu. Or, mon interrupteur était réglé à 50 vibrations doubles par seconde, ce qui n’est pas une rapidité excessive ; on fait souvent faire les interruptions d’un courant inducteur par un diapason à 100 V. D. La courbe dans le circuit primaire est encore très ascendante quand elle est rompue. La grandeur de l’onde de rupture dépendant de l’intensité acquise par le courant au moment de la rupture, il en résulte que si l'on fait varier le rythme des interruptions dans des conditions analogues, on ne change pas seulement le nombre des ondes dans l’unité de temps, mais encore leur grandeur. Si on met dans le circuit un muscle avec électrodes polarisables (fils de platine comme ci-dessus), on obtient sous une forme assez curieuse la décharge de la polarisation de ces électrodes après l'onde d’ouverture : la courbe remonte au-dessus du 0 et montre une onde semblable à l'onde de fermeture {figure 5). Les conditions sont celles d’un très grand nombre d’expériences ; c’est donc à tort que, dans ces cas, on croit avoir affaire à