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La formule de Weiss peut s’écrire, c’est même la forme que lui a donnée son auteur, it = a + bt, elle est alors linéaire ; si on porte les expériences en graphique sous cette forme, les écarts sont très faciles à saisir. L’expérience prise comme exemple donne le graphique ci-contre.

  • 21 avril. Aplysia punctata, lambeau longitudinal du manteau.
  • Durée. 2*07 1*37 0*80 0*54 0*223 0*157 0*048
  • Intensité. 1,87 1,05 2,25 2,5 2,6 2,8 3,6

Le graphique ci-dessous montre nettement l’écart dont je parle. Les muscles longitudinaux du pied de l’escargot {Helix pomatia) m’ont donné aussi une loi expérimentale de même allure.

Ce résultat n’a pas été contesté. D’autre part, sur la grenouille, si on observe les intensités liminaires pour des durées croissantes, on arrive bientôt à une valeur constante ; la formule de Weiss rend compte, semble-t-il d’abord, de cette constance. En effet, si dans la formule i = a/t + b, on fait croître t indéfiniment, on voit que a/t tend vers 0, et i vers b. Mais cette extrapolation peut être confrontée avec l’expérience : la formule de Weiss montre alors une erreur systématique. Soit une valeur trouvée pour b dans une série d’expériences faites avec des durées comprises entre 3 et 30.10^(-4) secondes ; on fait de la même manière (rupture du court-circuit par la balle sur l’interrupteur balistique) une fermeture de courant indéfini (le second fil était placé hors du trajet de la balle et rompu ensuite à la main), et l’on cherche la force électromotrice qui donne le seuil de ces conditions : on trouve toujours une valeur nettement supérieure à b. Le résultat a été admis aussi, mais M. Cluzel en a donné une interprétation