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Les expériences de Weiss étaient très bonnes, comme je l’ai vérifié : la formule traduit ces expériences avec une concordance presque exacte. Mais le champ expérimental était trop limité ; des écarts systématiques apparaissent lorsqu’on envisage des durées plus longues, ce qui est facile sur la grenouille même ; d’autre part, si on étudie des tissus à excitation plus lente, on retrouve, pour un certain ordre de durée (des centièmes ou même des dixièmes de seconde), un portion de loi conforme à la formule de Weiss ; mais on peut alors aborder pratiquement des durées assez courtes pour observer aussi de ce côté des écarts systématiques. Si la loi d’excitation, prise sur un petit arc, paraît se confondre avec une hyperbole équilatère, de part et d’autre de cet arc, on voit, en combinant les expériences ci-dessus, la courbe expérimentale s’écarter de l’hyperbole, restant au-dessous d’elle pour les temps plus courts, passant au-dessus pour les temps plus longs. Je me suis aperçu du premier de ces écarts aussitôt que j’ai étudié des tissus plus lents que le gastrocnémien de la grenouille. Pour étudier ces tissus (je préciserai plus loin la question de vitesse propre des tissus), j ’ai été en 1903 faire une série de recherches à la Station biologique d’Arcachon ; j’ai examiné divers muscles d’invertébrés. Ceux qui m’ont donné les résultats les plus intéressants sont : 1) le muscle adducteur de la pince du crabe (Carcinus mœnas) 2) le manteau de l’Aplysie (Aplysia punctata).

Voici un exemple pour chacun de ces objets :

  • 10 avril. Pince de Carcinus mœnas
  • Durée 0*0305 0*0205 0*0104 0*0061
  • Intensité 2,85 3,85 5,5 7,5