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et à rupture brusque. Il suffit de placer dans le circuit du rhéotome balistique, entre le court-circuit et le point du circuit principal que coupe la balle, soit une self-induction, soit une capacité en dérivation. J’ai vérifié, parle galvanomètre balistique, que j’avais bien réalisé pour les conditions de l’excitation, une onde de la forme cherchée. Une telle onde, dans la conception ancienne, devrait être excitante d’une façon tout à fait prédominante par sa rupture. J’ai constaté que l’excitation qu’elle produit naît comme pour les ondes précédentes au pôle négatif.

2) Dans une onde très brève, la rupture du courant, c’est-à-dire la variation brusque, pour l’intensité, de la valeur maximale à 0, ne joue aucun rôle dans le phénomène de l’excitation.

Le gastrocnémien d’une grenouille ou d’un crapaud est attelé à un myographe : le nerf repose sur deux électrodes impolarisables. On fait passer dans ce nerf, au moyen d’un rhéotome balistique, un courant toujours de même intensité durant des temps qui seront successivement de 1, 2, 3, 4, 5 , etc. ; l’unité de temps étant inférieure au millième de seconde. Pour une intensité convenablement choisie, on observe que la réponse, nulle pour le temps le plus court, apparaît pour une certaine durée, augmente pour les durées suivantes, et atteint un maximum. Ce maximum étant atteint, à 5 millièmes de seconde par exemple, on dispose les fils de telle sorte que le court-circuit seul soit coupé par la balle, et que le courant, établi exactement dans les mêmes conditions que précédemment, dure indéfiniment. On observe alors une secousse qui est absolument la même que pour l’onde durant 5 millièmes de seconde. On peut donc dire que dans cette onde l’ouverture du courant ne jouait aucun rôle, puisque la suppression de cette variation d’intensité n’a modifié en rien le phénomène.

Relation expérimentale entre la durée et l’intensité liminaire.

J’appelle intensité liminaire l’intensité avec laquelle on atteint juste le seuil de l’excitation pour la durée considérée. La relation entre l’intensité liminaire i et la durée du passage t a été exprimée par M. G . Weiss dans la formule i = a/t + b (a et b, constantes). Cette formule est la simple interpolation de résultats d’expériences obtenus sur la grenouille verte avec des durées de passages comprises entre 3 et 30 dix-millièmes de seconde.