Page:Lapicque - Notice sur les titres et les travaux scientifiques, 1908.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

J’ai montré ailleurs que les anciens dosages de fer sont en général entachés d’une erreur par excès ; mais ici cette cause d’erreur paraît insuffisante pour expliquer l’écart considérable des deux estimations. J’ai voulu voir si cet écart ne tiendrait pas à ce que les analyses ont porté, de part et d’autre, sur des produits différents, fournis par des méthodes de préparation différentes ; les méthodes anciennes comportaient des manipulations très lentes ; l’introduction des appareils centrifugeurs pour le lavage des globules a permis de réduire considérablement le temps de la préparation. Avec M. H. Gilardoni, j’ai donc préparé de l’hémoglobine de cheval en m’attachant à opérer aussi vite que possible ; on peut arriver à mettre la solution d’hémoglobine pure à cristalliser dans la glacière environ quatre heures après que le sang est sorti des vaisseaux ; d’autre part, j’ai repris la technique d’Hoppe-Seyler (possible seulement par les temps froids), qui exige plusieurs jours pour les mêmes opérations. Sept préparations entièrement distinctes ont donné soit 0,30, soit 0,33 à 0,34 p. 100 de Fe, suivant des conditions incomplètement définies, soit pour la préparation, soit pour la cristallisation (toujours en milieu alcoolique refroidi). Les chiffres anciens restent donc inexplicables ; c’est le chiffre de Bunge, ou même un chiffre un peu plus bas, qui doit être considéré comme exact. Cette conclusion a été confirmée par tous les travaux postérieurs.

Recherches sur l'hyperglobulie

  • 1893. Hyperglobulie expérimentale (avec E. Auscher). Société de Biologie, 23 mai.
  • 1903. Hyperglobulie périphérique sous l’influence du froid (avec André Mayer). Société de Biologie, 27 juin.
  • 1904. Deux ascensions en ballon pour l’étude de questions physiologiques. Société de Biologie, 23 juillet. Diminution de l’hémoglobine dans le sang central pendant les ascensions en ballon. Ibid.

En 1890, François Viault a signalé que les animaux qui vivent aux grandes altitudes ont dans leur sang plus de globules rouges que les animaux de même espèce vivant dans les plaines basses ; c’est ce qu’on a appelé l'hyperglobulie des altitudes. Peu après, les cliniciens notaient que la cyanose congénitale (malformation de l’appareil circulatoire ayant pour résultat une oxygénation incomplète du sang) s’accompagne d’une hyperglobulie compensatrice. J’ai eu l’occasion d’examiner un des premiers cas étudiés, avec