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sang sans altérer les globules. J’eus alors l’idée de rechercher si ces faibles doses de toluylène-diamine, qui ne détruisent pas les globules dans le sang circulant, n’affaiblissent pas leur résistance.

Méthode nouvelle pour mesurer la résistance globulaire.

La mesure de la résistance globulaire est devenue classique depuis Hamburger. On sait que si on jette des globules rouges dans l’eau distillée, ils se dissolvent entièrement (laccage du sang) ; si on les jette dans de l’eau additionnée de 7 grammes de NaCl par litre, ils restent inaltérés, ou du moins, aucune trace de leur hémoglobine ne vient teinter le liquide ambiant. La méthode de Hamburger consiste à déterminer la plus forte concentration saline pour laquelle les globules rouges commencent à abandonner leur hémoglobine. Après Hamburger, Mosso et quelques-uns de ses élèves ont montré qu’il y avait intérêt aussi à déterminer la concentration la plus forte pour laquelle la destruction des globules est totale (résistance maxima, la méthode de Hamburger donnant la résistance minima). Ces méthodes ne nous donnèrent que des résultats incertains. Après quelques essais, j’ai imaginé, et j’ai mis en œuvre avec M. A . Vast, une méthode nouvelle qui me paraît de nature à donner, sur les variations de la résistance globulaire, des renseignements plus précis et plus complets.

On prépare une série de solutions de chlorure de sodium titrées de 4 en 4 centigrammes au-dessous de 0,62 p. 100, cette dernière concentration étant supérieure à celle qui représente l’isotonie normale. On met 10 centimètres cubes de chacune de ces solutions dans une série de tubes à essai et on mêle à chaque échantillon 1 centimètre cube de sang rapidement extrait d’une artère. La mesure du sang n’a pas besoin d’être rigoureuse. Aussitôt après le mélange, on centrifuge, et la séparation des globules étant effectuée, on détermine par la colorimétrie quelle est la proportion d’hémoglobine qui a diffusé dans chaque tube. Cette détermination est ainsi réalisée : une portion du liquide surnageant, décanté ou puisé avec une pipette, est comparée au colorimètre à un étalon, étalon qui peut être soit un disque de verre convenablement coloré, soit une solution quelconque d’hémoglobine considérée sous une épaisseur invariable. On obtient pour le liquide examiné l’épaisseur e. Les globules restés au fond du tube avec un peu du liquide sont additionnés de 11 centimètres cubes d’eau distillée qui les dissout entièrement. A cette solution, on ajoute exactement toute la partie du liquide qui a déjà servi à la colorimétrie. Les 22 centimètres cubes de liqueur ainsi obtenus contiennent en solution toute l’hémoglobine du sang introduit. On compare cette liqueur au même étalon colorimétrique que la première et on observe l’égalité de teinte sous une épaisseur e’. Le rapport e’/(2*e) donne la proportion d’hémoglobine qui a diffusé dans la solution saline. Chacune de nos solutions nous fournit ainsi un chiffre qui peut servir à exprimer