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pour ne pas être obligé de causer, Annie lui dit tout à coup :

— Jacques, n’irez-vous pas à Blanzac, avant notre départ ? Il n’y a plus que dix jours, vous savez.

M. d’Anguilhon tressaillit violemment, et laissa tomber son livre. Une rougeur de flamme passa sur son visage.

— À Blanzac ? répéta-t-il, essayant de se remettre. Oui, je comptais y aller. Cela ne vous contrarie pas ?

— Non. Ce qui me contrarierait, c’est que vous fissiez de la délicatesse maintenant, et qu’une fois en Amérique, vous eussiez des regrets. Vous seriez capable de raccourcir notre séjour ou de me planter là-bas, pour revenir faire cette visite. Je commence à vous connaître, ajouta-t-elle avec un sourire.

Jacques se leva et fît plusieurs tours dans le salon, pour se rendre maître de son émotion.

— Eh ! bien, dit-il, au bout de quelques secondes, je partirai demain, je coucherai à Paris, et je serai de retour le jour suivant.

Puis, comme un enfant qui, transporté de joie par une permission obtenue, se sent disposé à faire tout ce qu’on désire, et même davantage, il ajouta :

— En revenant, je terminerai mes arrangements. J’ai été affreusement paresseux. Où en êtes-vous de vos préparatifs, vous ?

— Ils sont presque terminés. Ni Catherine, ni moi n’avons eu besoin d’être stimulées, je vous assure ! Je vous préviens que nous aurons un nombre effrayant de colis.