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L'ILE INCONNUE.

raître immense l'Ile Inconnue, très petite en réalité.

Après tout, le dimanche anglais, sur lequel on a lancé des flots de raillerie, ne manque pas de charme. La cessation de l’activité matérielle fait de la paix et du silence. Dans ce silence, on entend mieux les harmonies de la nature, on s'entend mieux soi-même. Le carillon musical des clochers, muets pendant toute la semaine, répand dans l'air des notes d’allégresse religieuse. Les roues de prières, qui tournent ce jour-là chez nos voisins, produisent des ondes bienfaisantes et apaisantes. Elles doivent diminuer l’égoïsme, adoucir les insuincts, élever l'âme ; nous ne savons peut être pas tout ce que nous devons au dimanche anglais.

Saint-Olaf.

A Saint-Olaf, six personnes adorant le même Dieu et quatre cultes différents.

Edith et la cuisinière sont catholiques romaines, madame Baring et son fils appartiennent à l'Église anglicane, une des femmes de chambre est Weslyenne, l’autre baptiste. L'Église anglicane, le culte établi, a été impuissante à préserver son unité. On nomme conformistes ceux qui en font partie et non conformistes les dissidents. De l’Église anglicane sont sorties ce que l’on appelle « High Church », Haute Église et « Low Church », Basse Église. Dans la première, il y a de nombreux offices, des génuflexions, des prêtres avec d'élégants surplis, de riches étoles, l’autel, les cierges, l’encens, des fleurs, un peu de la pompe du catholicisme, la confession même, dit-on. Dans la seconde, au contraire, pas