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SAINT-OLAF. 63

semble, se dégageait une chaleur d'äme, quelque chose de familial et de tendre qui m'impressionna agréablement. Après la messe, je fis une assez longue promenade. Au relour, en passant devant le petit sanctuaire, les sons de Fharmonium m'atlirèrent, je poussai la porte et me b'ouvai en plein service anglican. Quel changement d'atmosphère ! La grille du chœur avait été fermée, à droite, et séparée du saint des saints catholique par une sorte de rideau, se trouvait une table sur laquelle étaient posés un calice recouvert d'une sorte de patène et le livre ouvert des prières de la communion. L'assemblée se composait d'une vingtaine de fidèles, endimanchés selon l'étiquette. Après le chant de ne je sais quel psaume, il y eut une leçon, puis l'officiant se mit en devoir de prêcher. Il n'avait guère plus de vingt ans. À regarder sa figure juvénile on aurait pu attendre un sermon évangélique, émouvant de foi et d'enthousiasme. Eh bien, non. Tout en se tortillant dans la chaire sous une pénible timidité nerveuse, il nous entretint pendant trois quarts d'heure des querelles des Iduméens et des Saducéens! Comme si nous n'avions pas assez de nos propres querelles! Évidemment, cette guerre de sectes avait pour lui le plus haut intérêt et tout son auditoire semblait le partager en tant que sport spirituel, J imagine. Quand il eut terminé ce récit, mortel pour tout aulre que pour des Anglais, un gentleman vêtu de la classique redingote se leva, ouvrit la Bible au chapilre des Rois,je crois, et se mit à lire la nomenclature des présents que la reine de Saba apporta au roi Salomon. Quelle satisfaction cela pouvait-il lui donner ? Je l'igncre,