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SAINT-OLAF.

Dans le chien, nous recherchons surtout l’intelligence, la puissance d’affection. Nos voisins ne recherchent que les qualités de race. Ils ont un culte pour la race et ce sont les gens qui se mésallient le plus facilement ! Tel Anglais qui ne monterait pas un cheval sans race, qui n’aimerait pas à être vu en compagnie d’un toutou bâtard, épousera une fille de « bar » ou une cabotine. Telle Anglaise à qui il faut des animaux de haute noblesse, épousera son cocher ! En Angleterre, il y a maintenant davantage de pur sang dans le « stud book » que dans le livre de la pairie. Ainsi le veulent les dieux humoristes !

Il n’est point nécessaire de vivre longtemps dans l’Ile Inconnue pour sentir que le mouvement humanitaire et le mouvement d’humanité envers les animaux y ont reçu une impulsion définitive. La femme a été l’agent principal de ce progrès, et il faut l’en louer très haut.

Quand il m’arrive de rencontrer sur les routes de Wimbledon quelques-uns de nos beaux percherons et que Je les vois harnachés avec coquetterie, je les félicite intérieurement d’être tombés entre les mains d’hommes qui savent distribuer les forces animales et les ménager. La robe luisante, l’allure brillante des chevaux de Londres en est la preuve. Ici le cheval est quelqu’un. Ceux qui nient son intelligence devraient venir l’étudier dans les conditions meilleures qui lui sont faites. Il distingue sa gauche et sa droite, connaît le pavé, les lois de la route. Il a conscience de travailler pour l’homme et il travaille avec plaisir… oui, absolument.

L’Anglais a conservé beaucoup de sa rudesse pri-