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SAINT-OLAF.

mouvements, son caractère s’adoucissent considérablement. Il est plus affectueux, en revanche il obéit mal ou pas du tout. Son poil devient terne et il s’empâte très vite. Il y a quelque vérité dans ce proverbe qui dit : tel maître, tel chien.

Les Anglais savent mieux aimer les enfants et les animaux que nous. Ils élèvent ces derniers jusqu’à eux, les disciplinent, les éduquent et ils sont parfaitement susceptibles d’éducation. Ils apprennent à connaître leur place, à prendre même une certaine conscience de leur dignité, et ils ont l’air Union Jack autant que leurs maîtres. Il n’y a pas de chien aussi correct que le chien anglais. Quand il Ru arrive de se gratter au salon ou de se mettre sur le dos, ce qui est considéré inconvenant, on lui dit : « Plus de tenue, monsieur ! » ou bien : « Conduisez-vous comme un gentleman, monsieur ! » Et en un clin d’œil, il retombe sur ses quatre pattes.

Les parents français inspirent plutôt à leurs enfants la crainte et la défiance des animaux. Les parents anglais apprennent aux leurs à les aimer. Il y en a toujours autour des berceaux et dans les nurseries. Entre eux et les petits des hommes, se produit une entente merveilleuse et touchante. De là vient ce besoin d’affection canine que l’on rencontre chez la plupart des Britishers et que n’ont pas les Américains. J’ai vu souvent le roi Édouard VII, alors qu’il était prince de Galles et logeait au Bristol, promener son chien le matin sur la place Vendôme comme un simple et bon mortel. L’année dernière, à Cannes, j’ai admiré pendant deux mois un colonel anglais, Sir James Bret, conduisant patiem-