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L'ILE INCONNUE.

maillots que je n’en serais point choquée. Hier, j’ai rencontré une jeune fille à bicyclette avec une coiffure que l’on porte dans certains collèges masculins et féminins. La forme en est étrange, une calotte de soie noire surmontée d’un large carré de même étoffe posée triangulairement. Sur une route de France, une bicycliste ainsi coiffée m’eût paru ridicule, ici, elle n’a pas même provoqué mon étonnement. Et, bien assise sur sa machine, vêtue d’un costume tailleur de drap foncé, je l’ai trouée charmante, je me suis même retournée pour la suivre longtemps des yeux. Tout cela me donne une impression d’activité joyeuse et saine. Je voudrais la voir dans nos ailles de province et dans nos campagnes. L’auront-elles jamais ? J’en ai le bon espoir.

Ce matin, le temps était absolument divin. J’ai eu la sensation particulière et délicieuse que le printemps avait atteint son apogée de beauté. L’air n’aurait pu être plus doux, plus embaumé, les fleurs plus parfaites… demain, j’en suis sûre, il y aura quelque chose de moins… Allons, voilà que je remonte en ballon… L’effet du printemps sur une vieille femme sans doute.

Saint-Olaf.

Il est impossible d’étudier la vie anglaise sans remarquer la grande place que les animaux y tiennent et la manière caractéristique dont ils sont élevés.

A Saint-Olaf, il y a Jack, un terrier irlandais, Bob, un caniche français. Lord, un gros chat noir chaussé de blanc. Avec leur merveilleux instinct, les pre-