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L'ILE INCONNUE.

s’en trouve une qui n’est qu’une masse de fleurs brillantes. Il y a là une passion évidemment. Toutes, en général, du reste, me donnent une impression de médiocrité, d’existence restreinte. Depuis que je commence à savoir épeler la vie, l’habitation humaine a pris, à mes yeux, une importance énorme. Elle me semble sacrée comme un temple... et elle est un temple. Le mystère de l’incarnation ne s’y renouvelle-t-il pas sans cesse ? La conception, la naissance, la mort, les rites inéluctables de la nature ne s’y accomplissent-ils pas journellement ? Les murs ne contiennent-ils pas les grands invisibles : l’amour, la passion, la joie, la douleur. Les demeures des petits m’inspirent un res pect tendre. Je les voudrais toutes salubres, propres, ensoleillées. N’est-ce point sur ces demeures-là que s’arrête le plus souvent l’Ëtoile du Berger ? N’en sort-il pas des savants, des artistes, des poètes, des hommes destinés à éleer l’humanité, à enrichir le monde de lumière, de beauté et d’espérance ?... Ce matin, en cheminant lentement, j’ai senti cela, et les logettes, et les cottages, et les villas suburbaines m’ont tous paru intéressants. Mon esprit ne s’élève pas toujours ainsi... tant s’en faut. Il traînaille souvent encore au ras de terre. Quand il plane un moment, quand il monte en ballon, j’aime à me rappeler ses impressions et à les fixer. Les aéronautes éprouvent ce besoin-là.

Les maisons de Wimbledon ne captivent pas seules mon attention, mais ses tableaux de vie anglaise, de vie simple et en plein air me ravissent. En France, où l’on ne connaît pas le devoir de la promenade