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SAINT-OLAF.

cule jardin. Les fenêtres sont claires, garnies de demi-rideaux très blancs ; ici et là, quelques fleurs témoignent d’un effort ers la beauté. Viennent ensuite des maisons très modestes, bâties par deux, par trois, aec un sous-sol, une grille, un morceau de gazon, quelques arbustes. A droite, à gauche, des larges avenues, et sur le plateau même, s’élèvent des villas de toutes descriptions, séparées les unes des autres par des haies et des bouquets d’arbres. Elles ont des jardins plus ou moins grands, des pelouses, des tennis. Celles-ci sont revêtues de lierre, de vigne vierge, celles-là de clématites, de glycine. Toutes sont luxueusement fleuries. Les plus modernes témoignent de ce besoin croissant de lumière et d’air que la créature éprouve, elles semblent tout fenêtres et baies. Dans les environs du « Common », dans les chemins verts, sur la route de Londres, il y a de vraies maisons de campagne, de fort belles propriétés même, l’une d’elles entre autres, « Belmont », appartient au duc d’Alençon.

Jamais, je n’avais vu réunis tant de modèles divers d’habitations humaines. Chacune a une physionomie particulière, — physionomie que l’étage ne saurait donner. Je m’amuse à les lire au cours de mes promenades matinales et je suis curieusement affectée par leur vie intérieure. Certaines me font éprouver un ennui subit, le froid de la monotonie du puritanisme étroit. D’autres, sèches et dures, vieilles filles d’aspect, m’apportent la tristesse de la maturité solitaire. Beaucoup, par exemple, me communiquent une sensation agréable de bonheur simple, de fraîcheur reposante. A l’entrée du « Common »