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SAINT-OLAF.

dans les affaires, de rentiers, d’officiers en retraite, de veuves, de vieilles filles, de demoiselles en quantité. Il est éminemment respectable. Pas de guinguettes, pas de restaurants pour fêtards comme dans la banlieue parisienne. Au niveau de la gare, sont les rues commerçantes avec des magasins fort bien approvisionnés. Les trottoirs, envahis par un nombre invraisemblable de nurses et de bébés, donnent une belle idée de sa population. De larges avenues montantes, bordées de cottages et de villas, conduisent à une sorte de plateau où se trouvent la ville haute, le beau quartier et ce c[ue l’on appelle « the Common », — communal est le mot qui traduit de plus près sans rendre exactement la chose anglaise.

Le « Common » de Wimbledon passe pour une des beautés naturelles de l’Angleterre. Je me souviens d’en avoir vu des gravures dans ma jeunesse. Au premier regard, rien ne semble justifier cette qualification. C’est un immense terrain qui s’étend jusqu’à Pulney, un terrain plutôt nu et plat, coupé de chemins et de sentiers, sur lequel pousse une herbe drue, des bruyères, quelques bouquets d’arbres et qui a pour points de repère une flèche d’église à l’horizon, les ailes d’un moulin à vent, le club du golf et une sorte d’étang. Tel que, ce « Common » a cependant un charme particulier dont on ne se lasse pas. Grâce à une imperceptible convexité, je l’imagine du moins, voitures, chevaux, amazones, cavaliers s’y enlèvent d’une manière mereilleuse. De plus, l’élasticité de son sol fait perdre toute notion de temps. Vous croyez marcher depuis cinq minutes,