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LOFTSHALL. 587

Loftshall.

Mes amis ont voulu me garder jusqu’au moment de leur départ pour l’Ecosse et je me suis laissé faire. Ces derniers jours ont été absolument parfaits. Je n’aurais pas pu quitter l’Ile Inconnue sur une impression meilleure.

J’ai rayonné en voiture, en bateau, en chemin de fer, visité Bristol, Wells, parcouru tous les environs. Dans ces environs, il y a nombre de maisons de l’époque des Tudors, des cottages au chaume séculaire, des abbayes, des cathédrales de haut style, de petites églises à l’air caduc, tout entourées de vieilles pierres tombales, une chapelle saxonne, des ruines romaines, des points de repère historiques à chaque pas, des villages d’autrefois, des coins que le progrès a oubliés. Là, évidemment, les hommes ont beaucoup prié et se sont beaucoup battus.

Dans ces environs de peu d’étendue, il y a des échantillons de toutes les beautés de la nature : l’Avon, une rivière au cours lent ; des combes vertes, un petit lac, des collines sévères et douces, des vallées riantes, une belle plaine, quelques morceaux de forêts, des rochers abrupts, des grottes fantastiques, puis des carrières d’où l’on extrait la fameuse pierre de Bath, une pierre d’un gris jaunâtre, douce de ton, fine de grain, mais extrêmement résistante. L’âme de ce pays telle que je l’ai sentie lui ressemble étrangement, elle doit être unicolore, avec de la douceur, de la finesse et une irréductible intransigeance.

Je suis retournée plusieurs fois à Bath et, chaque fois, il m’a charmée davantage. J’aime les gens et les