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L'ILE INCONNUE.

m’entourent, par l’intérêt, la curiosité qu’elles provoquent dans mon esprit.

En ma qualité d’étrangère, on me sert le premier déjeuner chez moi. A huit heures précises, la fille de chambre m’apporte un petit broc d’eau chaude pour les premières ablutions, puis un plateau avec le thé et d’appétissantes rôties beurrées, qu’elle place près de la fenêtre ouverte.

Mes yeux se reposent sur cette riche verdure anglaise qui semble faire du silence et de la paix, et ils suivent avec plaisir les ménages d’oiseaux qui picorent la pelouse. J’aime à sentir, comme contraste, que Londres, la gigantesque fournaise, est là tout près. Parfois, je prête l’oreille et je m’étonne de ne pas entendre le crépitement de sa ie.

Chaque matin, je fais une promenade à pied. M’ayant entendu dire à Monte-Carlo que pour prendre contact avec les gens et les choses, je devais être seule, Edith refuse toujours de m’accompagner. Il m’arrive quelquefois de la rencontrer à bicyclette au tournant d’un chemin, elle met pied à terre, nous rentrons ensemble et je lui fais part de mes découvertes ou de mes impressions. Quand elle monte à cheval, je m’arrange de manière à la rencontrer pour le plaisir de voir un beau morceau d’équitation. Elle a une assiette parfaite, une assiette de race.

Je ne connaissais aucune de ces villes suburbaines qui sont comme des excroissances aux flancs de la métropole, des excroissances qui contiennent jusqu’à trente, quarante, cinquante mille habitants. Wimbledon est joli, élégant, en train même, paraît-il, de devenir à la mode. Sa bonne société se compose d’hommes