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LOFTSIIALL. 583

tude, Ëdilh porta à Dick du sucre et du pain. Madame Baring prit affectueusement mon bras et me conduisit dans le petit salon du matin que le soleil avait quitté depuis longtemps.

— Votre ami est charmant, me dit-elle aussitôt que nous fûmes assises. Je suis contente d’avoir pu le recevoir.

— Il est surtout un gentleman. Sa manière d’agir dans les circonstances que je vous ai racontées m’ont donné la plus haute opinion de son caractère. Ah ! c’est un mari semblable que je voudrais pour Edith, fis-je brûlant mes vaisseaux.

Une expression de saisissement, une rougeur légère chez mon hôtesse me prouvèrent que j’avais bien saisi au vol sa pensée fugitive.

— Du côté du mariage, ma pauvre Edith n’a pas eu de chance.

— Les événements les plus cruels conduisent parfois au bonheur. Seriez-vous contente de la voir mariée ?


— Oh ! bien contente !

— Là, je voulais vous le faire dire.

— Je n’ai pas d’autre souhait. Loftshall passera à Rodney et à Ruby ; il pourra être sa demeure, il ne sera plus son « home ». Et je voudrais qu’elle eût un foyer à elle.

— Elle l’aura, soyez-en sûre, et plus tôt que vous ne pensez, ajoutai-je avec un sourire.

Madame Baring tourna vers moi des yeux effarés.

— Voyons, fis-je, en approchant mon fauteuil du sien, vous n’imaginez pas que Pierre de Coulevain seul ait attiré M. Beaumont dans le voisinasre ?