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SAINT-OLAF.

je suis, ce romancier qui peut à peine tenir entre ses mains les |i/s de quelques personnages, éprouve une admiration éperdue pour les puissances qui combinent tous ces mouvements... et, ahurie... je m’en vais répétant : « Comment ? comment ? » Quand dans l’encadrement d’un cab un a isagc d’homme ou la femme me frappe, je me demande : « Sera-t-il un agent malfaisant celui-là ?... Sera-t-elle un agent bienfaisant celle-là ? » Je voudrais voir plus longtemps. C’est déjà bien joli de voir. Soyons-en reconnaissante. Je sais au moins que ce fameux, que cet échevelé « week end » mondain est un des moyens employés par la nature pour accélérer les échanges chez nos voisins. Et il les accélère, n’en doutez pas !

Tandis que les Britishers se renouvellent par les voyages, par l’hospitalité, par l’éternel changement, nous nous renouvelons sur place pour ainsi dire.

Notre situation de continentaux nous met en contact immédiat aec les grands courants d’art et de pensée. L’intuition, cetle faculté divine dont notre race est pourvue, nous révèle souvent ce que nos yeux ne voient pas, ce que nos oreilles n’entendent pas. Tout semble arrangé pour faire de nous un peuple sédentaire.

Notre pays baigné d’une lumière claire est admirablement varié, entre lui et nous il y a une communion étroite. Nulle part ailleurs, nous ne trouvons les éléments qui nous coniennent et nous y restons et nous y reenons toujours.

En outre, dans nos intérieurs quelque humbles qu’ils soient, il y a de la gaieté, de l’imprévu, une