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SAINT-OLAF.

la surexcitation des arrivées, des départs, les lettres de renicrciements bourrées de compliments plus ou moins sincères. Tout cela anime ou ranime sa vie.

Quant au mari anglais, il ne regimbe pas contre cette obligation sociale. Il a l’habitude de laisser dehors ses soucis et ses affaires, il a toujours le temps de dire à sa femme quelque chose d’agréable ou de désagréable et il aime à boire ses vins en compagnie.

De ce besoin de changement, de déplacement, est né le « Aveek end », littéralement « fin de semaine ». On appelle ainsi ce congé du samedi à raidi au lundi matin que nos voisins s’accordent si sagement. IL était autrefois le privilège exclusif des travailleurs. Aujourd’hui, il est enu en usage chez les mondains. Ils l’emploient à varier leurs amusements. Le roi même prend son « week end ». Je ne suis pas sûre qu’il n’y ait autant de droit que le plus laborieux de ses sujets. Il va le passer dans quelque château ami. On voit souvent filer en éclair la petite locomotive pilote qui neutralise la voie pour lui. A regarder Buckingham Palace, on devme avec quel plaisir il doit s’en échapper.

Le « week end » mondain est quelque chose de très particulier. Il mériterait une monographie signée d’un Thackeray ou d’un des grands fouets satiriques. Quelle surexcitation de vanité, de snobisme, d’am bition, il provoque ! Coûte que coûte, chez soi ou chez les autres, il faut l’avoir brillant et chic. On pêche des semaines durant une invitation, on s’en glorifie pendant des mois. C"est une sorte d’étiquette sociale,