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SAINT-OLAF

ring est essentiellement comlé, et ses « caps » ne trompent pas. N’importe, sous ses « caps », il y a des bandeaux de cheveux soyeux et fins, un peu ondes, presque blancs, des yeux bruns très vifs, un visage charmant encore à regarder. Elle est très soignée de sa personne, très coquette même. Ses robes du soir, demi-décolletées, sont garnies de vieille dentelle ; autour du cou, elle porte un haut ruban de velours sur lequel sont fixés des bijoux anciens. A la tête de sa table, elle a très grand air. Comme la majorité des Anglaises, c’est là qu’elle représente le mieux. Elle a fait de fréquents séjours sur le continent et cela lui a enlevé beaucoup de sa raideur britannique. Pendant que ses fils étaient à Cambridge, elle louait Saint-Olaf et passait trois ou quatre mois soit en Italie, soit en Suisse. Maintenant, quand elle a réussi à mettre une certaine somme de côté, elle emmène Edith dans le Midi pour lui donner un changement, changement dont elle est ravie de profiter. Elle s’intéresse à beaucoup de choses encore, à la politique surtout. Elle se tient aussi au courant du mouvement mondain et du mouvement sportif. Elle est très conservatrice, très chauvine. Elle déplore le libre échange, elle a horreur des Allemands parce qu’ils inondent le marché de leurs produits. Elle s’inquiète de l’invasion des ouvriers étrangers, de l’imasion des congrégations françaises. Comme la plupart des Anglaises de sa classe et de son âge, elle a peur que le terrain ne manque sous les pieds de la nation.

A cette table de famille, je me rends compte du chemin que les idées ont fait en Angleterre pendant