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L'ILE INCONNUE.

cule ainsi du haut en bas et s’y renouvelle prompteinent. Nos découvertes ont révélé au monde entier la nécessité de l’hygiène. Les Britishers l’appliquent au prix des plus coûteux sacrifices ; nous, nous en sommes encore à la théorie.

J’ai regardé à Saint-Olaf avec la même curiosité qu’un naturaliste mettrait à étudier un nid. Dans le nid et dans la maison, on peut lire le caractère, les habitudes, entrevoir même la destinée de l’oiseau et de l’homme. Et dans le nid et dans la maison, il y a une âme. Je n’ai pas tardé à sentir celle de Saint-Olaf. C’est l’âme d’une époque de transition, en train de se dédoubler si je puis dire, très vieille, très rigide, très étroite de par la mère, moderne, assoiffée de liberté, ouverte aux idées de par les enfants ; elle est telle, maintenant dans la plupart des familles anglaises. Elle ne me semble ici ni poète, ni artiste, ni sentimentale, mais tendre et humaine, affinée par des siècles de bonne éducation, bien née enfin. Madame Baring et sa fille sont des « ladies », le fils est un gentleman. On le devine aux objets qui les entourent, à leur manière de vivre, de dépenser. Une reine se sentirait « at home » chez eux et eux ne seraient point gênés par sa présence. La voilà la pierre de touche.


Saint-Olaf.

Dans ce cadre de Saint-Olaf la vie est uniforme mais très confortable, les économies se font sur les plaisirs mondains, sur la toilette, sur les extras, mais