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SAINT-OLAF

sont piqués des portraits de jolies femmes, de beautés professionnelles. Puis autour de la chambre, il y a des photographies, des dessins de bateaux, de yachts, de tout ce qui va sur Teau, on pourrait croire que le maître de céans est un marin manqué.

Chez Edith, c’est un curieux assemblage de choses diverses : des ardoises corne rtes de « scores », un sac de golf, des cravaches, des portraits de che^"aux et de chiens. Des meubles de noyer d’une simplicité un peu fruste, puis une toilette élégamment outillée, des tableaux religieux, des lires de piété, le longchapelet de Lourdes, la statuette de saint Antoine de Padoue. Tout cela extériorise admirablement mon amie, son besoin d’activité physique, son instinct de coquetterie féminine, la spiritualité de son âme catholique.

Chez madame Baring. des meubles et des tentures de reps vert, trois portraits d’enfants, celui de M. Baring, une vitrine renfermant des bibelots anciens, des reliques de famille sans doute, deux tablettes de livres, à côté du lit, une croix, puis, sur une petite table, isolée respectueusement, une énorme Bible qui semble remplir la pièce et ajouter à son austérité.

Quel abîme ces objets marquent entre ces deux générations humaines vivant sous le même toit !

Une grande salle de bains, très claire, bien aménagée, complète l’installation, cela va sans dire.

Edith a tenu à me montrer le quartier des domestiques, un peu par amour-propre patriotique, j’imagine, parce qu’elle a assez vécu en France pour savoir que nos serviteurs sont indignement logés.