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L'ILE INCONNUE.

grand piano, un bureau, une petite table tournante pour les livres, le rendent plutôt intime et familial. Des plantes, des fleurs, quelques objets rapportés d’Italie, allègent la lourdeur du mobilier anglais.

La bibliothèque est le salon du matin, du soir, la pièce où l’on vit. Un de ses panneaux seulement est garni de livres. Là encore il y a des portraits de grands-pères et de grand’mères, puis quelques vieilles estampes, des photographies d’amis. Sur la cheminée reine Anne, une très vieille pendule et des vases de Delft avec de belles fougères. Une porte-fenêtre, pas reine Anne du tout, mais très commode, ouvre sur le jardin. Une baie cintrée avec un banc intérieur forme un de ces coins confortables « cosy corners » comme il y en a souvent dans les maisons anglaises. Celui-ci semble fait pour le fleuretage ou les causeries du crépuscule. Dans cette pièce confortable, il y a de bons fauteuils, une large table à écrire. On y vient faire sa correspondance, lire les journaux, se reposer au retour de la promenade. Les animaux, les chiens et le chat en ont l’entrée et ils y font de fréquentes visites. Tout cela crée une atmosphère dans laquelle on se sent bien.

Des tableautins, des aquarelles ornent le mur et le palier de l’escalier. Les chambres à coucher de mes hôtes sont claires et gaies comme la mienne. Chacune est bien caractéristique. Chez Rodney des fouets, des gants de boxe, des raquettes de tennis, un porte-bottines en fer, sur lequel sont alignées trente-trois paires de chaussures... je les ai comptées en riant. L’Anglais a une affection toute particulière pour ses chaussures. De chaque côté de la cheminée