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L'ILE INCONNUE.

et, au soulagement visible d’Edith, je rompis triomphalement la glace... au moyen de la politique. Après le dîner, nous fîmes un bridge. Mon irrévérence française provoqua la gaieté du jeune homme et amena au coin de son œil et de sa lèvre ce double sourire qui, chez l’Anglais, trahit l’humour et une disposition à la taquinerie. C’est par là que nos esprits s’accrochèrent définitivement. Quand je me retirai, il me donna une poignée de main bien différente de celle de rarriée, et, de l’escalier, je l’entendis qui disait à sa mère en refermant la porte du salon : « A jolly woman ! » (Une femme agréable et drôle !) Cela n’était peut-être pas très respectueux, mais cela me flatta énormément. L’hostilité et l’antipathie de mon hôte, même bien déguisées, eussent singulièrement gàlé le plaisir de ma visite. Je suis tranquille maintenant. Un Anglais ne détestera jamais « a jolly oman ».

Saint-Olaf.

Saint-Olaf a plutôt l’aspect d’une maison de cam pagne que d’une Ailla de banlieue. Bâtie sur la hauteur à une époque où le terrain n’avait pas encore été morcelé, il a de l’air, de l’espace, une vue magnifique sur les collines de Surrey. Il possède même une petite prairie, quelques beaux arbres, un jardin potager qui fournit des fraises en quantité et ces légumes qui paraissent comme des friandises sur les tables anglaises.

A côté du tennis, il y a une grande cabane démon-