Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée
14
L'ILE INCONNUE.

l’eau de Cologne d’Atkinson. Je lui en exprimai ma reconnaissance.

— Ne me remerciez pas, me dit-elle, cela m’a donné tant de plaisir !

Après avoir bu la tasse de thé, qui est comme le pain et le sel de l’hospitalité anglaise, je me mis à ma toilette et le second coup de gong, annonçant le dîner, me trouva prête.

Au salon où j’entrai a^ec Edith, madame Baring et son fils m’attendaient. Ce dernier me fut présenté. Sa taille me parut plutôt imposante. Il me donna une impression immédiate de grands pieds et de grandes mains, puis j’eus l’intuition subite que la visite d’une Française à Saint-Olaf ne le charmait guère et qu’il devait la considérer comme ce que nous appellerions une tuile en argot. Il s’agissait donc de faire sa conquête au plus vite. Pas faciles, les conquêtes, à mon âge !

Mon hôte-malgré-lui me conduisit gravement à la salle à manger, une salle à manger qui me parut délicieusement familiale. Dans un cadre de chêne foncé, la table mettait un joli éclat de lumière et de blancheur. Un napperon de soie jaune pâle, des abat-jour de même nuance, un milieu composé de branches d’aubépine, des grappes de laburnum jetées ici et là atténuaient la lourdeur de l’argenterie et de la porcelaine anglaises. Selon l’usage, madame Baring prit place à la tête de la table et prononça les paroles d’action de grâces qui précèdent et suivent le repas.

Nous eûmes un succulent potage, le poisson et les classiques pommes de terre nature. Au second ser-