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SAINT-OLAF

dres, on peut y arriver soit par le chemin de fer souterrain, soit par le chemin de fer ordinaire. ous prîmes ce dernier, à la gare de la petite ville suburbaine nous trouvâmes porteurs et voitures. Dans ce pays pratique, on ne néglige rien pour faciliter les mouvements de l’individu. On est sûr d’avoir toujours : « The right thing in the right place. » En moins de dix minutes, après avoir monté une colline assez raide, franchi une grille, suivi une courte avenue tournante, nous arrivâmes devant une maison toute fleurie. Sous le porche, enguirlandé de verdure, madame Baring, déjà habillée pour le dîner, vint me recevoir. Son accueil chaleureux me fît sentir que j’étais la toute bienvenue à Saint-Olaf.

Edith me conduisit chez moi. La vue de ma chambre me délassa instantanément, comme si j’étais entrée en contact aec quelque chose de très sain. Le fond d’arbres, la pelouse bordée de roses qui s’encadraient dans les fenêtres ouvertes, le papier clair, la cretonne assortie, les belles lithographies, formaient un cadre riant. Et dans ce cadre tout semblait m’attendre, le grand lit de cuivre brillant, le fauteuil près de la croisée, la table à écrire en face du jardin, la chaise longue en bon jour, les livres de chevet dans les encoignures, les tiroirs ouverts de la commoûe, les fleurs sur la cheminée reine Anne. Quelques rayons de soleil couchant, le parfum des acacias complétaient de touches vivantes ce joli tableau. Ce qu’il y avait de plus vivant encore, c’était cette sollicitude pour mon confort dont témoignaient tous ces arrangements. Mon amie n’avait rien oublié, pas même ma préférence pour