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l’île inconnue.

d’imposant ou de monumental, ses façades donnent sur la rue. Elles sont de gris divers, crème, jaune clair, brun rouge. — les couleurs de Londres, — ces couleurs produisent, du reste, un ton chaud qui s’harmonise bien avec le ciel et l’atmosphère. Des squares, des demi-lunes (crescents), une forme que nos voisins affectent, rompent la régularité des lignes. Les maisons sont plutôt étroites, à certains endroits elles ressemblent à des boîtes percées d’ouvertures. L’architecture trahit un goût peu cultivé, enfantin presque. Elle s’est bornée à reproduire tant bien que mal, mal plutôt, des fantaisies de propriépriétaires, des réminiscences d’Italie et de Grèce. Ces constructions baroques, ornées de portiques, de terrasses, de balcons, collées les unes aux autres, donnent l’impression d’échantillons divers. Les fleurs qui les décorent atténuent un peu la laideur de l’effet général. Ici et là, cependant, on rencontre des habitations charmantes entourées de jardins, ombragées d’arbres, des habitations de grands seigneurs, qu’en Italie on appellerait des palais. Et les équipages viennent à toute heure se ranger devant les perrons, des femmes élégantes en descendent et y montent. C’est joli et cela crée une animation agréable. Notre faubourg Saint-Germain est autrement triste, mais il a plus grand air. L’hôtel français entre cour et jardin m’a toujours paru être une demeure de riche idéale. Les deux grands centres mondains sont Belgravia et Mayfair. Belgravia ! Shakespeare a dit :