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l’île inconnue.


198 L'ILE INCONNUE joyeux et léger. Paris a des parcs aussi, des jardins, des îles de verdure, deux, bois comme fond, tout un peuple de statues. Dans ses églises chaudes et vivantes, on prie sans cesse et cela fait de la spiritualité. Comme toutes les vieilles capitales, il possède de beaux joyaux de pierre : Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, le Louvre. S’il n’a plus de rois, il a des palais encore, des palais qui sont devenus des musées où les chefs-d’œuvre immortels, les grands accumulateurs de beauté et d’art, ont remplacé l’homme mortel. Son architecture n’est ni lourde ni gothique, grecque plutôt. Tout cela donne un ensemble clair et gai qui soulève l’esprit au lieu de l’oppresser. La physionomie de Paris est joyeuse, mobile, infiniment variée. Dans son air ambiant, il y a des courants d’idées générales. La jeunesse de son Université, de ses Écoles, y jette ses rêves ; il y a encore de l’amour, de l’idéalité, de la sensualité, une foule de choses visibles et inisibles qui attirent irrésistiblement les uns et repoussent les autres. On sent Londres, on l’aime avec sa mentalité, on sent Paris et on l’aime avec son tempérament et avec son âme. Dans les métropoles des Terriens, il y a un noyau brillant où se trouvent des palais, des demeures luxueuses, des richesses de toutes sortes, où les individus sont vêtus d’étoffes fines et douces, parés de choses précieuses. L’éclat diminue graduellement, les maisons sont moins astes, moins confortables, puis très pauvres, insuffisantes même. Les Aoies se rétrécissent, la beauté se fait rare, le visage humain devient triste, douloureux, indifférent, les corps