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l’île inconnue.

soi. Et dans cette fantasmagorie la nature ne se répète jamais, jamais !

Londres me donne de plus en plus l’impression de la fourmilière. Du reste, point n’est besoin de monter bien haut physiquement et moralement pour que les hommes prennent l’aspect et les proportions d’insectes. Peu importe... se rendre compte de sa petitesse est une preuve de grandeur... de grandeur future surtout. Londres est une fourmilière, ouï... mais gigantesque et merveilleuse. Je vois des lignes interminables de logetles percées de fenêtres à guillotine, quelques maisons grandioses, puis ici et là des constructions plus élevées, de six, sept, neuf étages, surchargées d’ornements, particulièrement hideuses et empiétant trop sur le ciel bas. Je vois de larges artères, des rues latérales étroites et grises, un immense carrefour, Tralfalgar Square, séparant deux centres d’activité diverse, des places où se croisent et s’entre-croisent des véhicules de toutes sortes, des espaces verts, des parcs avec des fleurs, de beaux arbres, des échantillons de prairie avec des vaches et des moutons même. Je ois la Tamise qu’enjambent des ponts monumentaux, la Tamise, devenue ici un fleuve d’affaires, aux eaux sombres, portant de lourdes cargaisons et luttant contre la marée. Je vois plusieurs gros bouillonnements de vie : les docks où se trouve le maximum d’efforts physiques... la Cité, le Strand, Piccadilly, Bond Street, Hyde Park... Et dominant de pensée et de be-aulé ce tout colossal, je vois Westminster Abbey, le Parlement, des édifices gothiques, des cathédrales, des temples, des palais royaux, Saint-James, Buckingham. De ces lignes,