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l’île inconnue.


En Angleterre et en Amérique, l’usage veut que les résidents fassent visite à ceux qui arrivent.

Toutes ces choses, fleurs, télégramme, cartes, réchauffent l’atmosphère et me font sentir que je ne suis pas tout à fait perdue dans ce Londres immense, elles me font sentir surtout la sollicitude vivante du pouvoir que je sers et qui les a dirigées vers moi. Je souris de nouveau. Me voici répétant avec une conviction scientifique, les paroles que la foi intuitive met dans la bouche du prêtre… paroles qui m’avaient toujours agacée et que j’avais crues vaines religieusement. Si, comme on l’affirme, tous les chemins mènent à Rome, tous les chemins, bien plus sûrement mènent à Dieu.

Londres.

Londres ! Je l’avais toujours vu avec des amis en babillant, distraite par ceci ou par cela. Il m’avait laissé l’impression de quelque chose de colossal ; je l’avais quitté mécontente avec le regret de ne pas le connaître mieux. Cette fois-ci, j’ai voulu le voir à mon aise et seule. Quelle joie d’errer à l’aventure dans cette métropole de cinq millions l’habitants ! Une foule de souvenirs emmagasinés à chacune de mes visites précédentes se réveillent et me guident. Il me semble que je suis affectée à la manière du récepteur des ondes hertziennes. Si j’étais l’objet du même procédé, cela ne m’étonnerait pas.

Parmi les agglomérations humaines, Londres et Paris sont assurément les plus intéressantes, celles