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LONDRES


Londres.
Hôtel Claridge.

Changement de décor ! Oh ! il y en a eu dans ma vie !… et de laids, et de jolis, et de tristes et de gais ! Ce matin, c’était une demeure familiale et amie ; ce soir, c’est l’hôtel banal et froid. Comment je m’y adapte, comment je m’y retrouve, c’est un mystère pour moi-même. Je crois cependant que cela représente un petit tour de force de la nature.

Défaire et refaire sa malle, c’est tout bonnement s’étendre et se rétrécir ! Quand on sort ses vêtements, les objets qui vous continuent, qu’on les étale autour de soi, on s’étend ; quand on les réintègre dans leur boîte, on se rétrécit. Le comique de ces deux mouvements m’a frappée aujourd’hui pour la première fois et il m’a donné un bel accès de gaieté. En arrangeant plumes et papiers sur ma table à écrire, j’ai dit tout haut : « Je m’étends ! je