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SAINT-OLAF.

— Qu’il y a-t-il, mère ? demanda Edith qui, seule, avait rencontré ses yeux.

— Thomas est dangereusement malade… Une onde de sang trahit l’émotion de Rodney.

— Oh ! exclama-t-il. Paralysie ?

— Une congestion cérébrale, à ce qu’écrit le recteur.

— Quel âge a-l-il réellement ?

— Soixante-seize ans.

— Mauvais pour lui, je le crains !

Sur ces paroles prononcées d’un ton bref, le déjeuner s’acheva. Madame Baring dit les grâces et nous la suivîmes dans la bibliothèque. Là, visiblement affectée, elle se laissa tomber sur le premier siège venu.

— Ne serait-ce pas mieux de remettre notre voyage à Londres ? dis-je alors à Edith.

— Oui, je le crois, me répondit-elle. Nous attendrons d’autres nouvelles.

Ceci décidé, Rodney se disposait à partir lorsque nous entendîmes les roues d’une bicyclette.

— Une dépêche, je parie, fît-il.

Et c’était une dépêche. La pâleur soudaine qu’elle causa nous en révéla le contenu. Sans un mot, madame Baring la tendit à son fds et secouée d’un tremblement nerveux, elle étreignit les bras de son fauteuil.

Le jeune homme lut tout haut :

« Le squire s’est éteint doucement ce matin à 5 h. 20, sans avoir repris connaissance.

 » LYNDALL. »